« Sur la mappemonde, Mahomet, Bouddha, Confucius se partagent les continents, mais l’Europe, elle, est au Christ. L’Europe pour nous est une terre baptisée ; et tellement plus la France ! Fille aînée de l’Eglise

Mais le Christ, aujourd’hui, s’est retiré lentement, graduellement de cette terre.

Un jour ce pays … dira lui aussi « Dieu est mort. » Et nous l’aurons bien laissé mourir » écrivait Madeleine DELBREL en 1933.

En 2024 le mouvement n’a fait que continuer en s’amplifiant.

Je ne suis pas en train de sombrer dans la sinistrose ambiante…. Cette fête de l’Epiphanie bien au contraire nous invite à la joie tout comme la fête de la Nativité dont elle est le prolongement.

Mais je constate, tout comme vous, que Dieu ne trouve plus de place pour naître dans nos foyers. Nos hôtelleries sont pleines à craquer. Des activités en tous genres, toutes plus importantes les unes que les autres, des plaisirs de toutes sortes occupent le moindre espace libre de chacune de nos vies.

Noël est cependant toujours la fête de famille la plus prisée de la planète. Maigre consolation ! On se rassemble encore autour du Sapin, de la cheminée, pour s’émerveiller de la joie des tout petits qui découvrent leurs cadeaux. Noël c’est parfois l’occasion de quelques excès de table, qui, à défaut de faire grandir la foi, surcharge le foie. Eh oui ! Il faut fêter l’événement. Mais au fait, quel événement ?

La France est redevenue païenne, avait écrit dans les années 1980 Monseigneur Hyppolite SIMON, évêque de Clermont, vice-président de la conférence des évêques de France aujourd’hui décédé. Il n’est pas nécessaire d’être évêque pour faire ce constat. Vous, moi en faisons l’expérience tous les jours. Peut-être fêtera-t-on à nouveau, dans quelques années, le « Natalis Solis Invicti » « naissance du soleil invaincu » qui glorifie le solstice d’hiver (Il y a bien une fête de la Musique en juin pour fêter le solstice d’été et remplacer la Saint Jean, alors pourquoi pas après Halloween, faire un pas de plus dans la régression et fêter le Solstice d’Hiver !).

Notez bien, il n’y a pas lieu de partir en guerre, tel des Don Quichotte contre toute fête nouvelle !  Au contraire, il nous faut d’urgence retrouver le sens de la fête et lui redonner sa dimension chrétienne.

Quand en 330, les chrétiens remplacent cette fête païenne du Soleil invaincu, par le « Natale –naissance – Noël », ils reconnaissentque pour un chrétien le vrai Soleil, la vraie Lumière, c’est le Christ, le Seigneur Jésus, en qui Dieu, un jour du temps, est venu se faire petit enfant. C’est Lui que les mages sont venus adorer ; C’est devant Lui et uniquement devant Lui qu’un chrétien doit se prosterner.

Mais voilà ! Noël est aujourd’hui un vrai business. Le marché du jouet, pour Noël représentait en 2000, en France, une cagnotte de 2 milliards d’euros ! « Petit papa business » se porte bien, merci « Petit papa Noël », pur produit « made in USA », importé sur notre vieux continent à la fin du XIX -ème siècle avait déjà détrôné la Saint Nicolas…

Les nouveaux prophètes du marketing nous invitent à nous faire plaisir, à oublier l’espace de quelques jours la grisaille quotidienne, la récession, la dette abyssale, les guerres et toutes leurs séquelles, les pauvres de nos villes, les enfants exploités, les vieillards abandonnés…

Mais voilà ! Il y a deux milles ans, dans une grotte, servant de gîte pour bergers et troupeaux à Bethléem, un enfant naissait pour que précisément personne n’oublie, même l’espace d’un jour, que chaque fois qu’un petit d’homme né, Dieu est mystérieusement et silencieusement présent. Car à Noël Dieu se fait l’un de nous pour tenter d’humaniser la terre. Qui le rappellera aux hommes de notre temps si nous, qui sommes ici pour prolonger la fête de Noël par celle de l’Epiphanie, nous oublions que ce petit « Jésus » est plus qu’un grand homme, c’est Dieu fait homme ?

En venant à la crèche tout à l’heure, en venant à la communion, faisons comme les mages, prosternons-nous et adorons. Peut-être entendrons-nous comme eux l’appel à retourner chez nous par un autre chemin afin d’éviter ce péril majeur qui s’approche sournoisement de l’Eglise occidentale. Le péril d’un temps, d’un monde où Dieu ne sera plus nié, ni chassé, mais exclu. Un temps où Dieu sera impensable car nous serons mutilés du mode de connaissance de Dieu.

. Dieu est Lumière au cœur de notre monde de ténèbres, Jésus est notre seule étoile, ne le quittons pas des yeux.  Prosternons-nous et adorons et rien ni personne ne pourra nous ravir la Vie que l’Enfant de la crèche est venu nous apporter.