L'église royale Saint Louis
de Chambord
L’église Saint Louis fait partie intégrante du Domaine de Chambord et à ce titre appartient à
l’État, comme tous les autres bâtiments du Domaine. Elle se situe sur la commune de Chambord.
Historique
Au XIIème siècle, sous l’égide des Comtes de Blois, fut fondé ici un prieuré sous le patronyme de Notre Dame de Chambord.
En 1218 Thibault VI alloue au prieuré un droit de chauffage.
Dernier comte de Blois, Louis XII devenant roi de France, le domaine et l’église deviennent dès lors propriété royale. Le château actuel n’existe pas encore.
Louis XII n’ayant pas eu d’enfant mâle, François d’Angoulême devient roi et prend le titre de François Ier. Sous son règne débutera la construction du château
actuel.
C’est au XVIIème siècle que Louis XIV érige le village. Le territoire de la commune de Chambord correspond à celui de la paroisse. L’église et son presbytère
sont restaurés en 1669 et l’église prend alors le vocable « d’Église Royale Saint Louis de Chambord »
A la révolution l’Église devient temple de la raison. En 1793 la municipalité supprime la procession du 15 Août ainsi que la fête de saint Louis le 25 Août. L’église est rebaptisée Notre Dame de Septembre.
En 1792 l’argenterie est envoyée à l’Assemblée Nationale et l’église Chambord dépossédée de ses œuvres d’art religieux.
En 1821 le domaine est acquis par la commission qui en fait don au Duc de Bordeaux qui a pris le titre de Comte de Chambord et qui est considéré comme
le futur roi et pourrait régner sous le nom de Henri V’’.
En 1839, la duchesse de Berry ordonne la restauration et le remaniement de l’église pour le Comte de Chambord. De cette époque datent la tour-campanile,
les deux chapelles latérales et les pavés marqués d’un H pour Henri V.
L’église et le presbytère, comme l’ensemble du Domaine, resteront la propriété de la Maison des Bourbon-Parme jusqu’à la mise sous séquestre par décision
du tribunal de Blois le 22 avril 1915, puis le rachat par l’État en 1930. (date de l’expropriation ?).
Durant la 2nde guerre mondiale, en 1944, l’intervention et la négociation du Chanoine GILG, alors curé de Chambord et alsacien d’origine a permis d’éviter
que soient fusillés des jeunes gens pris en otage. Il sauva également de la destruction tant le château que le village lors de la semaine tragique du 21 Août 1944.
En 1976, le Domaine fit restaurer les peintures intérieures et le tableau de Saint Louis, derrière le maître autel. Un chauffage électrique est alors installé dans
deux lustres.
Les vitraux furent refaits grâce au curé de cette époque l’abbé de Curzon.
L’église actuelle fut reconstruite à partir de 1830
Le clocher qui initialement se trouvait au centre de l’édifice a été abattu et reconstruit au-dessus du porche de l’entrée dans le style classique rappelant celui du château avec la même pierre de Bouré.
Dans le campanile, une cloche datant de 1776 a été refondue en 1971.
La porte d’entrée, en chêne massif, comporte des sculptures représentant Saint Pierre et Saint Paul. Elle est parsemée de “H” pour “ Henri V”
À l’intérieur, le portail est surmonté d’un fronton dorique comportant trois médaillons figurant les trois vertus théologales : la Foi, l’Espérance et la Charité.
La voûte bleu-roi fleurdelisée est en forme de parabole. Elle est également parsemée de la lettre H pour Henri V, petit fils du roi Charles X et fils du duc de Berry et de Caroline des deux Siciles.
Le maître-autel est surmonté d’un tableau peint par Alexandre Le Hénaff (1854) représentant Saint Louis entouré du Comte de Chambord en costume de croisé.
À mi-hauteur, entourant le chœur, des fresques représentent les douze apôtres.
La Vierge, à gauche de l’autel, fut offerte par le comte de Calonne.
À droite, dans la chapelle de la Vierge, une statue polychrome du XVIIIème siècle.
Une bannière à l’écusson de France porte un H pour Henri II et un D pour Diane de Poitiers.
À gauche dans la chapelle du vœu de Louis XIII, l’autel de l’oratoire privé du comte de Chambord au-dessus duquel une tapisserie représente Louis XIII offrant la couronne de France à la Vierge Marie. Le roi est entouré de l’Archange Saint Michel et de Sainte Jeanne d’Arc.
Les vitraux représentent dans la chapelle de gauche les armes de France et dans l’allée centrale Sainte Clotilde (épouse du roi Clovis), la reine Blanche de Castille (mère de Louis IX ou Saint Louis), Charlemagne, et Saint Henri.
Le mobilier et
les trésors de l’église
À l’entrée, la vasque de marbre des Pyrénées servant de bénitier appartenait à une fontaine, aujourd’hui détruite, située dans les jardins du château.
Les fonds baptismaux de style renaissance sont en marbre blanc de Carrare. Le pied est orné de feuillages et de cannelures torsadées.
Dans le chœur, à droite, un présentoir vitré contient des objets de culte offerts par le comte de Chambord dont des calices. L’un en argent doré date de 1881.
L’autre de style renaissance en argent martelé et ciselé représente des scènes de la Passion du Christ.
Au-dessus de la vitrine, un tableau du peintre Hobi représente le roi Saint Louis tenant la couronne de la Passion devant Notre Dame de Paris et la Sainte Chapelle.
Au seuil du chœur, près de la chaire, un buffet d’orgue de facture contemporaine a remplacé l’ancien harmonium.