Installation de l’Icône de Saint Benoît – Eglise Royale de Chambord
« Suscipe me, Domine, secundum eloquium tuum et vivam, Et non confundas me ab exspectatione mea.
Reçois-moi, Seigneur, selon ta parole et je vivrai. Et ne déçois pas mon espérance. (Ps. 118,116) »
C’est le texte de la prière que le moine ou la moniale chante seul après son engagement solennel. C’est ce même « suscipe me … reçois moi Seigneur » que dit le nouvel oblat bénédictin qui a signé sa charte d’engagement après l’avoir déposée sur l’autel du monastère où il a promis de vivre la Règle de Saint Benoît tout en restant dans le cadre de sa vie ordinaire et en adaptant ces conseils à sa situation familiale, sociale et professionnelle.
Par son engagement personnel, il entre dans une famille monastique pour en partager les fruits spirituels.
Mais Saint Benoit c’est aussi depuis 1964 le patron de l’Europe. Nous avons pris la décision d’installer dans cette église saint Louis, avec respect et solennité, l’icône de celui qui a jeté les fondements de l’Europe par la charrue et la prière. « Ora et labora ». Le 24 octobre 1964, le Saint Père Paul VI a prononcé une allocution à Monte Cassino. Je retiens de ce discours devant les moines de ce haut lieu du monachisme bénédictin cet extrait qui devrait nous inspirer dans notre manière d’envisager l’Europe. :
« Vous le savez, vous bénédictins, surtout par votre histoire, et le monde le sait aussi, surtout lorsqu’il veut bien se rappeler ce qu’il doit et ce qu’il peut encore gagner grâce à vous. C’est là une grande et importante réalité qui a une valeur vitale pour notre vieille société, toujours vivante, mais qui, aujourd’hui a tellement besoin de puiser dans ses racines une vigueur et une splendeur nouvelles, dans ses racines chrétiennes, dont elle est redevable en grande partie à saint Benoît…la foi que lui et son ordre ont prêché dans la famille des peuples, spécialement dans la famille Europe, la foi chrétienne, la religion de notre civilisation, celle de la sainte Eglise, mère et éducatrice des nations, et l’unité par laquelle le grand moine solitaire et social nous a appris à être frères, et par laquelle l’Europe fut la chrétienté. Foi et unité, que pourrions-nous souhaiter de meilleur pour le monde entier, et spécialement pour cette portion de choix qu’est l’Europe ? Qu’y-a-t-il de plus urgent et de moderne, de plus difficile et de plus contrarié, de plus nécessaire et de plus utile pour la Paix ? »
Pour ceux qui douteraient encore que l’Europe a des racines chrétiennes je rappelle que le drapeau européen a été dessiné par un peintre strasbourgeois Arsène Heitz. Ce célèbre peintre raconta bien plus tard, s’être inspiré de la médaille miraculeuse de la Vierge Marie, elle aussi entouré de 12 étoiles dorées.
On peut toujours arguer que les 12 étoiles dorées à 5 branches du drapeau européen représentent l’harmonie et la plénitude comme les 12 mois de l’année, les 12 heures du jour et de la nuit ou encore les 12 travaux d’Hercule. Mais s’en tenir à cette seule explication, qui en soit est satisfaisante pour un esprit rationnel, est incomplète !
Saint Benoit nous interpelle tous encore ce matin en nous disant dans le prologue de sa règle : « Quel est l’homme qui désire la vie, qui aime les jours où l’on voit le bonheur ? Si tu réponds : « Me voici » Dieu te dit : Si tu veux avoir la vie éternelle, préserve ta langue du mal et tes lèvres du mensonge. Tiens-toi loin du mal et fais le bien, cherche la paix et poursuis-là…et il poursuit quelques versets plus loin :
Revêtus de la foi et de la pratique des bonnes œuvres, marchons dans ses voies sous la conduite de l’Evangile, pour mériter de voir celui qui nous a appelés dans son royaume ».
Eh bien, que nous enseigne l’Evangile de ce 15ème dimanche ? Il nous dit que le premier de tous les commandements c’est d’aimer ! « Aimer Dieu, aimer son prochain comme soi-même », et Jésus précise bien, « Si tu fais ainsi tu vivras ! »
« Quel est l’homme qui désire la vie » écrit sait Benoît au début de sa règle. Au fil de la lecture de ce condensé de petits conseils pour une vie saine et sainte, on constate finalement que la seule source d’inspiration de Benoît ce sont les Saintes Ecritures. Dans la première lecture que nous avons exceptionnellement pris pour ce dimanche le livre des Proverbes nous invite à accueillir filialement les paroles du Maître, à conserver précieusement ses préceptes à tendre une oreille attentive à la sagesse, et à incliner le cœur vers la raison. Saint Benoît ne dit rien d’autre tout au début du prologue : « Ecoute mon fils, les enseignements du maître et ouvre l’oreille de ton cœur ; accueille de bon gré les exhortations d’un père qui t’aime et mets-les efficacement en pratique. »
Voilà chers amis des conseils simples finalement pour être un bon chrétien. Il n’est pas nécessaire d’accomplir des actes héroïques hors de portée du commun des mortels. Le prophète Michée dans l’A.T. au chapitre 6 verset 8 nous dit : « On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien ; Et ce que le Seigneur demande de toi, C’est que tu pratiques la justice, Que tu aimes la miséricorde, Et que tu marches humblement avec ton Dieu. »
Chiche ! Si durant ces vacances 2025 on décidait tous ensemble de vivre ainsi conformément à l’Evangile… Vous ne pensez pas que nous contribuerions à faire progresser ce monde qui tourne à l’envers ?