Un groupe de juifs d’origine grecque vivant à Jérusalem ont entendu parler de Jésus. Ils s’enhardissent et malgré la foule rassemblée pour écouter le Maître viennent trouver Philippe, un disciple de Jésus. Ils lui font la demande de pouvoir rencontrer le Rabbi de Nazareth.  « Nous voudrions voir Jésus ». « Rien de plus simple, venez avec moi, il est là dans le Temple de Jérusalem ! »

 Nous, aujourd’hui nous devons nous contenter des Evangiles, des Sacrements de l’Eglise.  Bref, il nous suffit simplement de croire qu’il est mort, ressuscité, toujours vivant. « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps »

            Est-ce qu’il vous est cependant déjà arrivé d’avoir le désir profond de voir Jésus avec vos yeux de chair ?  Non, pas encore ? Moi si ! Et ce n’est pas anormal. Le Père Marie-Eugène de l’Enfant Jésus, un Carme fondateur de l’Institut Notre Dame de Vie à Venasque dans le Vaucluse, béatifié en novembre 2016 a écrit un petit traité de spiritualité intitulé « Je veux voir Dieu » ! « Je veux voir Dieu le voir de mes yeux… »… ( chant) ! Il ne s’agit pas de celui qui déclare je ne croirais que si je vois ! C’est le cri du cœur d’un croyant, d’un homme profondément imprégné par le désir d’être tout à Dieu. N’hésitons pas pousser nous-mêmes ce cri en l’adressant à Jésus qui nous renverra à l’Evangile de Jean au Chapitre 14 répondant à Philippe qui lui demande de lui montrer le Père : « Philippe il y a si longtemps que je suis avec vous, qui me voit, voit le Père »

Voir Dieu, devrait être le désir le plus profond de chaque chrétien… au lieu de nous disputer entre nous pour des broutilles du style : « est-il mieux de dire la messe en latin ?  Fallait-il la célébrer face au peuple ou en lui tournant le dos ?  Et encore mille et un rites liturgiques utiles certes, mais qui sont à cent lieues du message de l’Evangile. Respectons le choix de chacun avec bienveillance et tournons-nous vers l’essentiel. Avoir le désir de rencontrer Jésus pour lui parler, le toucher, l’écouter, lui demander d’ôter de nos cœurs la haine, la rancune, les refus de pardon et de remplacer le tout par des flots d’amour.

Dans la lettre aux Hébreux, il y a une petite définition de la foi que j’aime particulièrement : « La foi est une manière de posséder déjà ce qu’on espère, un moyen de connaitre des réalités qu’on ne voit pas » (Hébreux 4,1) La foi c’est ce désir profond de voir Jésus !

« Nous voulons voir Jésus » –

            En réalité c’est plus facile que nous le pensons ! – Mais que va-t-on lui dire s’il nous prend au mot ? Ouvrez l’Evangile.  Regardez ce que disent les gens qui viennent à sa rencontre. Copions-les, faisons de même. C’est pour cette raison que le Pape François nous dit que nous devrions toujours avoir sur nous un Evangile. Je me souviens que lorsque j’étais enfant de chœur à Saint Georges sur Cher, l’Abbé André Jollet m’avait donné un petit évangile selon Saint Matthieu. Il tenait dans la poche. Je l’ai conservé sur moi jusqu’à ces dernières années où il a fini en lambeaux…Avec mon chapelet, dans les moments de fortes tempêtes, ils m’ont aidé à ne pas lâcher le gouvernail de ma vie chrétienne. Même si je ne l’ouvrais pas trop et si mon chapelet était dans ma poche plus par habitude que par conviction !

            « Nous voulons voir Jésus »

            Oui c’est relativement facile…Pour ne prendre qu’un exemple rappelez-vous ce que Jésus dit sur le jugement dernier dans Matthieu 25,40:  « Tout ce que vous avez fait aux plus petits d’entre les miens c’est à moi que vous l’avez fait » !

            Est-ce que j’ai conscience de rencontrer Jésus chaque fois que je donne un sourire, une parole gentille, trente seconde mon temps lorsque je me retrouve devant un pauvre, parfois sale, malodorant, un peu agressif…Jésus ne nous a pas dit qu’il fallait choisir ses pauvres à soi comme les dames patronnesses dans la chanson de Jacques Brel !  Jésus nous donne en paraboles plein d’exemples sur ce que nous devrions faire pour le rencontrer dans nos frères !

Cette semaine est la dernière du Carême avant la semaine Sainte, prenons une résolution : Ouvrons l’Evangile. Relisons quelques-uns des passages proposés par la liturgie et laissons Jésus lui-même nous découvrir son visage