« Mon cher Théophile, dans mon premier livre j’ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné… » Ainsi commence les Actes des Apôtres écrit par Saint Luc.  De la même manière, son évangile débute par une adresse à l’égard de ce même Théophile. Souvenez-vous : « Puisque « beaucoup ont entrepris d’écrire, moi aussi j’ai entrepris d’en écrire pour toi, très honorable Théophile, un récit ordonné… »  Ainsi nous avons le second volume d’une même œuvre adressée à un même et unique personnage. Son Evangile est une sorte de vie de Jésus depuis sa conception virginale, sa naissance, quelques étapes de son enfance, puis sa montée progressive vers Jérusalem, sa mort, sa résurrection et son Ascension.

 Puis le second volume, intitulé « Actes des Apôtres » dont on vient d’couter un court extrait dans la première lecture commence avec la venue de l’Esprit Saint promis, le récit des origines de l’Eglise, son départ de Jérusalem jusqu’aux extrémités de la terre.

 Marie, la Mère de Jésus est présente au milieu des Apôtres. Elle est en prière pour attendre, pour hâter la venue de l’Esprit.

 C’est le récit des origines de notre famille. La famille des chrétiens. Une famille qui s’est déchirée, divisée, réconciliée, redéchirée. Une famille avec ses saints, ses héros, mais aussi ses traîtres, ses faux frères, ses pleutres, ses pervers.

             Les actes des Apôtres… c’est une sorte de symphonie inachevée…

 Saint Luc, ce cher médecin dont parle saint Paul, n’en a peut-être pas eu conscience lui-même en le rédigeant, mais il a posé les bases d’une œuvre qui ne trouvera son achèvement définitif qu’avec la venue du Seigneur Jésus dans la gloire comme il nous l’a promis.

  Oui c’est une symphonie qui continue de s’écrire. Vous, moi, nous en sommes tous aujourd’hui encore les acteurs !

            Les exégètes ont cherché et cherchent encore à savoir qui était ce Théophile à qui s’adresse Saint Luc. Ils ont raison, la Parole de Dieu doit être étudiée, et elle n’a pas fini de livrer tous ses secrets. Elle n’a pas fini de nous surprendre. Tout simplement parce que c’est une Parole vivante pour nous aujourd’hui. Alors, ce matin, aucune importance de savoir qui était cet honorable Théophile… Car « l’ami de Dieu » – c’est ce que signifie le nom Théophile – c’est vous, c’est moi ; Nous sommes tous des Théophile, des amis de Dieu et c’est à nous que cette parole de l’Ecriture s’adresse.

            Et elle nous dit des choses intéressantes ; Des choses que nous connaissons déjà, que nous avons entendues des dizaines et des dizaines de fois.  Et notamment ce matin, il y a une parole de Jésus que nous devrions méditer, ruminer, écrire en lettre d’or : « C’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici quelques jours »

 Nous sommes baptisés. Nous avons donc reçu en nous le Saint Esprit de Dieu.  Sommes-nous conscients que ce même Esprit Saint, invisible consécration, comme le dit le « Veni Creator », est en nous et qu’il attend que nous lui laissions toute la place dans notre vie ?  Je sais bien que ce n’est pas facile de s’adresser à Lui. Il semble ne pas avoir d’histoire. Et pourtant dès le début du monde il planait sur les eaux, et Il commençait à inspirer notre Histoire… On le nomme le souffle insaisissable…Alors de quel côté tourner la tête pour lui parler ? La réponse me semble-t-il se trouve également dans ce petit texte du récit de l’Ascension que nous venons d’entendre tout à l’heure. « Galiléens pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? »  Autrement dit, pourquoi restez-vous planté là à bailler aux corneilles ! Nous comprenons tous ce que signifie cette expression ; Cela ne sert à rien d’être la bouche en cœur à rester dans l’inaction en attendant que le travail se fasse. Il nous faut mettre la main à la pâte pour que le Seigneur nous trouve en tenue de service quand il reviendra de la même manière qu’il s’en est allé auprès du Père.

Mais pour travailler dans l’entreprise familiale à l’enseigne : « Eglise de Jésus-Christ » le Fondateur a tout prévu. « Je ne vous laisserez pas orphelins, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ». Nous ne sommes donc pas seuls

 Nous avons reçu l’Esprit Saint le jour de notre baptême. C’est notre Esprit de la famille. On le reçoit de nouveau à la confirmation. Il nous offre ses cadeaux. Tous ont leur utilité. L’intelligence, le conseil, la sagesse, la connaissance, la piété, la force, la crainte de Dieu... Ne les rangeons pas au-dessus l’armoire ! Utilisons-les pour nous-mêmes et pour les autres et vous verrez avec stupéfaction que petit à petit vous porterez les fruits de ce même Esprit : « l’Amour, la Joie, la Paix, la Patience, la Bonté, la Bienveillance, la Foi, la Douceur, la Maîtrise de soi. » A cela tous reconnaîtrons que nous sommes chrétiens.

A travers les Galiléens de l’Evangile, c’est à nous que s’adressent les deux messagers en vêtements blancs. Ce n’est pas en restant les bras croisés que nous ferons avancer le règne de Dieu sur la terre.

 Demandons à la Vierge Marie, durant ces neufs jours qui nous séparent de la Pentecôte, d’être présente à nos côtés pour attirer sur nous la puissance de l’Esprit Saint.

Car là où est Marie, là se trouve l’Esprit Saint.