Avec l’élection du Pape Léon XIV, nous venons de vivre en direct à la télévision le prolongement du livre des Actes des Apôtres. On peut dire sans se tromper que c’est « l’évangile de l’Esprit Saint ». Un Evangile qui ne s’est pas refermé, puisqu’avant de quitter cette terre, Jésus a dit : « qu’Il serait avec nous jusqu’à la fin des Temps », retourné vers son Père, il nous a envoyé l’Esprit de Vérité qui nous enseigne toutes choses. Nous continuons donc aujourd’hui de par le vaste monde d’écrire dans nos églises respectives, quelques versets, une page, un chapitre, des Actes des Apôtres.
Avons-nous conscience que nous sommes les descendants de ces pionniers des origines. Les premiers diacres, puis Paul, Barnabé et les autres. Ils ont poursuivi la construction du Christ de l’Eglise. Ils ont payé de leur vie leur attachement à la personne du Seigneur Jésus mort et ressuscité ?
Entrons de plain-pied dans la découverte ou la redécouverte des débuts de cette Eglise que nous aimons. Puisque c’est le 60ème anniversaire de la restauration du diaconat en France, prenons comme guide un diacre, Parmenas, l’un des sept premiers diacres. Donnons libre cours à notre imagination et suivons-le en lui donnant la parole !
« Je m’appelle Parmenas. Je suis un Juif de la diaspora, c’est-à-dire un juif immigré, originaire de la ville de Philippes en Macédoine. Mon grand-père avait été déporté avec sa femme et ses enfants par le général romain Pompée. Avec quelques amis, Philippe, Procore, Nicanor et Etienne dont la notoriété n’est plus à faire. Je suis venu à Jérusalem pour retrouver mes racines familiales.
Seulement voilà, vous le savez bien, on est rapidement considéré comme un étranger dans sa propre patrie quand les hasards de l’existence vous on fait naître loin de celle-ci. Nous nous sommes donc retrouvés un peu marginalisés dans notre propre pays. Même notre synagogue était différente. On l’appelait la synagogue des Affranchis. Il faut dire à la décharge de nos frères juifs hébraïsant de Jérusalem que nous n’étions pas très à l’aise avec l’araméen ou l’hébreu. Notre Torah était en grec, langue dans laquelle nous avions étudié en Macédoine.
C’est à Jérusalem dans notre synagogue que j’ai fait la rencontre de Nicolas. C’était un étranger qui arrivait d’Antioche. Il s’était converti au judaïsme. Puis comme nous six il avait adhéré avec enthousiasme au message d’espérance de Jésus de Nazareth.
Nous n’avions pas été directement témoin de sa mort et de sa résurrection. Par contre nous avions rencontré Pierre, Jacques et Jean. C’était des hommes extraordinairement simples. Leurs paroles sonnaient juste. Ils nous disaient avec une telle foi, un tel enthousiasme tout ce que Jésus leur avait dit que nous avions parfois l’impression qu’Il était là lui-même au milieu de nous. Surtout quand Pierre faisait des miracles au nom de Jésus. Quoi de plus simple en effet que ces paroles limpides du Seigneur « Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie » C’est cela qui nous a convaincu même si parfois les actions des apôtres ne suivaient pas très bien le discours. C’est ainsi qu’il y avait une très nette différence entre les pauvres de notre groupe et les leurs. Nos veuves notamment étaient désavantagées dans la distribution quotidienne des secours. Alors nous avons protesté.
Etienne le plus brillant d’entre nous a pris rapidement la tête de notre petit groupe d’amis. Avec beaucoup de diplomatie, mais avec assurance et poussé par l’Esprit Saint qui l’animait il a exposé clairement la situation aux apôtres. Judicieusement, ceux-ci ont réglé ce problème d’intendance entre nous en nous demandant de nous organiser. Mais avant de trouver un type d’organisation qui donne satisfaction à tous, ils ont d’abord prié. Je voudrais vous dire combien la prière était toute leur vie. Ils ne décidaient rien, ne faisaient rien, n’entreprenaient rien sans au préalable passer un long temps en prière. Et j’ai été personnellement témoin de cette transformation de leur personne chaque fois que l’un d’entre eux devait demander quelque chose à l’Esprit Saint. Par exemple, lorsqu’ils ont décidé de nous imposer les mains pour faire de nous des diacres au service de la charité de notre groupe, leur visage est devenu comme transfiguré. C’était bel et bien l’Esprit Saint qui était là présent en eux. Ce n’était plus Pierre Jacques et Jean, et les autres, agissant en leur propre nom. C’était l’Esprit Saint, lui-même à l’œuvre à travers eux.
Ce que j’ai compris à ce moment-là c’est qu’il en serait ainsi jusqu’à la fin des temps chaque fois qu’un homme livrerait son être tout entier à la puissance de l’Esprit, il serait capable de refaire des merveilles au milieu du peuple des croyants.
Etienne a payé de sa vie sa fougue pour annoncer la Parole. Il disait ouvertement que Dieu était venu visiter son peuple en la personne de son Fils Jésus et reprochait à ses frères Juifs leur incrédulité. Il avait une intelligence redoutable pour ses contradicteurs. Un certain Saul de Tarse, bâti sur le même modèle que lui, n’arrivait pas cependant à le prendre en défaut. Pourtant Dieu sait qu’il avait essayé de lui tenir tête.
Pour ma part après le meurtre d’Etienne je suis retourné en Macédoine pour faire progresser la Parole. C’est là que j’ai été arrêté à mon tour et mis à mort moi aussi pour témoigner de ma foi. C’était sous le règne de l’Empereur Trajan.
Maintenant c’est à vous de poursuivre…. N’hésitez pas à vous laisser envahir par l’Esprit Saint, il transformera votre existence. Comme il transformé radicalement celle Saul qui prendra le nom de Paul. L’Esprit Saint vous conduira vers la Vie du Royaume de cieux où Jésus vous attend pour vous donner la place qu’il vous a préparée.
Et moi, avec Etienne, Paul Barnabé ainsi que tous les saints qui ont témoigné du Christ ressuscité, je vous accueillerai dans un ciel en fête »