L’Evangile, Parole de Dieu pour aujourd’hui. Bonne Nouvelle adressée à tous sans exception. Plus j’avance en âge et plus j’en suis intimement convaincu, et plus j’en suis émerveillé. Et plus j’ai envie de le faire connaître, de l’annoncer, de partager de faire découvrir les milles et une merveilles qu’il contient ! C’est le cas pour l’extrait de l’Evangile de Saint Jean que nous venons d’entendre, d’écouter, même si c’est pour la centième fois. Tous les détails comptent, ils ont été mis pour nous aider à progresser dans la foi, l’espérance et la charité.
La question que je me suis longtemps posée est celle-ci : « pourquoi saint Jean prend la peine de nous signaler le nombre de poissons ramenés par Pierre sur le rivage, 153 » ? Comme je suis archi nul en maths, j’avoue que j’avais pris soigneusement la précaution de passer régulièrement sur ce détail. Jusqu’à présent il me semblait superfétatoire ! 153 en fin de compte ce n’est pas un nombre astronomique ! Il fallait que le filet ne soit pas bien solide …
La lumière m’est venue de l’explication d’un dominicain. Je vous la livre car elle me semble importante en ce moment puisque nous vivons dans l’Eglise catholique dans l’attente d’un nouveau pasteur. Cet évangile arrive à point nommé !
« Le nombre 153 est ce que l’on appelle un nombre triangulaire sur base du chiffre 17 qui est un indivisible. Si l’on représente graphiquement 17 points et qu’on leur superpose chaque fois un point de moins jusqu’à 1, ont obtient un triangle équilatéral dont chaque côté compte 17 points et dont la somme est 153. On ne peut enlever la moindre partie sans rompre l’équilibre. » Et le père Claude Selis, c’est le nom du dominicain qui nous éclaire aujourd’hui, nous dit que les Grecs et les Babyloniens raffolaient de ce procédé !
L’Eglise voulue par le ressuscité est symboliquement ce triangle équilatéral où la place de chacun de nous est prévue, réservée. C’est ce filet qui malgré la quantité de poissons ne se déchire pas.
Les images vont se superposer. Filet, poissons, troupeau agneau brebis.
Ce passage de l’Evangile de saint Jean nous parle de brebis et d’agneau. Et nous savons bien que cette image est importante dans la bouche du Seigneur Jésus. Un agneau, une brebis est défaillante, blessée, égarée, le Pasteur doit en prendre soin.
Le Christ, qui est le seul et unique Bon Pasteur a confié son Eglise à Pierre avant de disparaitre à nos yeux. L’apôtre Pierre et à sa suite chacun de ses successeurs, même ceux de la Renaissance qui ne sont pas tous à citer en exemple loin faut, ont eu pour mission de guider l’Eglise vers le Royaume où le Seigneur Ressuscité nous attend. Nous voyons que Pierre est un homme, avec son tempérament, ses faiblesses, ses qualités mais avant tout son Amour de Jésus. Il sait que son triple reniement a été pardonné.
Et bien je souhaite que les cardinaux qui vont se réunir pour élire le nouveau Pape aient à l’esprit où plus exactement se laissent guider par l’Esprit pour choisir celui qui va devenir le successeur de Pierre à qui Jésus a dit « M’aimes-tu ? – m’aimes-tu vraiment ? »
Mais nous avons tous une immense responsabilité dans l’élection du pasteur de l’Eglise Catholique. Celle d’invoquer le Saint Esprit de Dieu pour qu’il continue de guider son Eglise. Plutôt que de nous demander s’il faut un Pape de gauche ou de droite, s’il doit être blanc, noir ou jaune, s’il doit être Italien, Africain, Américain ou d’un autre continent, la seule question que nous devons nous poser est celle-ci : « est-ce que je prie pour que cette élection se fasse selon le cœur de Dieu. ».
Les Papes sont des hommes, et comme chaque homme, ils n’échappent pas à la loi commune, ils ont leur caractère, leur tempérament, leur éducation. Ils ont leurs qualités, leurs défauts. Ils sont comme le Pape François issu d’une culture. Mais ils ont comme lui le désir profond de vivre et d’annoncer la « Joie de l’Evangile ». De guider le Peuple de Dieu vers la source du salut. Quelque soit le prochain Pasteur à la tête de l’Eglise, prions pour lui, « que sa foi ne défaille pas et qu’il affermisse ses frères » (Luc 22, 38)