L’évangile de la Transfiguration est certainement familier à tous ceux qui ont l’excellente habitude de méditer le rosaire. C’est un mystère lumineux ! Comme la nuée qui enveloppe Pierre Jacques et Jean.
Ce trio des intimes de Jésus a eu bien de la chance de pouvoir être transporté dans le monde réel, le monde immatériel, le monde spirituel, le seul qui ne passera jamais. Ce monde, nous le contemplerons quand prendra fin notre pèlerinage sur cette terre de ténèbres à laquelle nous nous accrochons comme une moule à son rocher. L’éternité sera finalement notre transfiguration ! C’est notre espérance, mais il faut accepter d’être « détaché » du rocher !
Pierre, Jacques et Jean sont invités à gravir avec Jésus la Montagne. Dans la Bible la Montagne ce n’est pas l’endroit du divertissement, des grandes randonnées, des sports d’hiver… La Montagne c’est le lieu de la rencontre avec Dieu, l’endroit idéal loin de l’agitation de la plaine pour que Dieu se manifeste. Lieu symbolique où Dieu parle à notre cœur.
Il peut aussi se produire que d’une façon intense, fulgurante, la lumière intérieure donnée à tout homme venant en ce monde pour guider sa pensée et son action, s’intensifie et fasse découvrir la personne de Jésus Fils du Père éternel comme la seule figure attirante en ce monde.
Auprès de Jésus apparaissent Moïse et Elie. La Loi et les Prophètes. L’Ancien Testament, l’Alliance de Dieu avec son Peuple. Jésus s’entretient avec eux. Il ne vient pas pour « abolir mais accomplir » cette Alliance en une Alliance nouvelle et éternelle.
Et de quoi s’entretiennent-ils tous les trois ? De la Passion de Jésus. C’est de cela dont les trois disciples sont les témoins, sans que sur le coup ils comprennent réellement ce qui se dit, ce qui se vit. Ils sont dans la joie de cette contemplation, ce ravissement qui annihile en quelque sorte leurs sens, ils sont « ailleurs » ils ne touchent plus terre. « Restons ici » Plantons y trois tentes, établissons-nous sur ce sommet, loin des turpitudes, de la vie ordinaire. Mais voilà que la voix du Père se fait entendre : « Celui-ci est mon fils bien-aimé, mon Élu, écoutez-le »
Est-ce que vous vous êtes parfois posé la question de savoir pourquoi cette voix à quelques nuances près la même qu’au baptême de Jésus ? Pourquoi cette nuée lumineuse ? Faire une démonstration de force et de puissance, en quelque sorte de l’esbrouffe… vous allez voir ce que vous allez voir ! Non, ce n’est pas le genre de la maison-Dieu ! C’est tout simplement pour appuyer avec insistance sur l’aspect impératif qui s’impose désormais aux Apôtres, aux disciples, à nous : : « Écoutez-le »
Écouter, obéir à la Parole de Dieu, cela nous concerne nous aussi. Nous avons hélas souvent tendance à prendre dans l’Evangile ce qui nous arrange et laisser de côté ce que l’on voudrait considérer comme désuet, d’un autre temps, de passer de mode. C’est un danger qui nous guette tous. Relisons cette semaine le récit du baptême de Jésus et de la Transfiguration. Jésus est transformé par la lumière du paradis, il en est transpercé, il est translucide, transverbéré. Il n’y a pas de mot pour dire ce que les trois apôtres ont vécu. C’est indicible c’est bien pour cela que Jésus leur défend de dire quoique ce soit de cette expérience avant qu’il ressuscite d’entre les morts !
Enfin nous ne devons pas négliger la présence de Jésus dans tout homme toute femme que Dieu met sur notre route. Surtout quand il nous est donné de nous pencher avec compassion sur leurs souffrances, ces femmes, ces hommes sont alors transfigurés en Jésus-Christ, mais pour cela il nous faut ouvrir en grand les yeux de la foi.
Si vous en êtes comme moi convaincu, relisez cette semaine le récit de la Transfiguration. Glissez vous discrètement dans le trio du trio privilégié et écoutez, contemplez, ne dites rien. Et puis redescendez au rez-de-chaussée, c’est là qu’il vous faut vivre ce que vous vivre dans l’espérance de la Vie éternelle.