L’extrait du livre d’Habacuc dont nous avons à l’instant entendu un extrait dans la première lecture de ce dimanche nous invite à un voyage dans le temps.
Portons nos regards 600 ans avant Jésus Christ au temps où un despote conquérant, Nabuchodonosor était l’homme fort de Babylone. Il était un ennemi juré du peuple de Dieu. Il écrasait et déportait les habitants de Juda. Il fit détruire le Temple de Jérusalem et commis bien d’autres exactions !
C’est alors que l’on entend le prophète Habacuc crier vers le Seigneur pour lui clamer sa détresse et celle du Peuple d’Israël. Je vous conseille si vous voulez en savoir un peu plus sur Habacuc d’aller jeter un œil dans vos Bible sur ce petit prophète. Son livre n’a que trois chapitres. Il vaut le coup d’être lu et méditer. Il et d’une actualité étonnante !
Il est de la même vaine que les psaumes qui nous servent à prier. On trouve chez lui toute la gamme des sentiments qui habite le cœur humain, la joie, la louange, mais aussi la détresse, l’incompréhension. Surtout la prière confiante adressée à Dieu au milieu de de la guerre dévastatrice. Habacuc nous dit comme Job qu’il ne faut jamais perdre confiance en Dieu. Jamais, jamais !
Il nous enseigne que le croyant a le droit de crier sa douleur, sa souffrance, sa misère, sa détresse. Dieu ne nous abandonne jamais. Le croyant a confiance en Dieu même s’il ne comprend pas tout ce qui se passe. « Seigneur combien de temps vais-je continuer à crier vers toi pour clamer ma douleur ? Combien de temps aurais-je l’âme meurtrie, ? Combien de temps mes ennemis vont-ils triompher ? » Cette prière, si elle est un cri vers Dieu n’en demeure pas moins une prière confiante.
Combien de Chrétiens de toutes confessions de par le monde aujourd’hui encore, crient-ils vers Dieu leur détresse ? J’ai lu récemment dans un rapport publié par le site protestants « Portes Ouvertes » que plus de 380 millions de chrétiens étaient persécutés dans le monde aujourd’hui. Comment nous sentir proche d’eux ? Peut-être en nous renseignant d’abord et en allant consulter l’index mondial de persécutions des chrétiens dans le monde sur le site de de cette ONG « Portes ouvertes » ou sur celui « d’Aide à l’Eglise en Détresse. » Je ne raffole pas des statistiques mais savez-vous que dans le rapport cité à l’instant, en 2025, 4476 chrétiens ont été tués pour leur foi dans le monde. 4744 sont détenus pour leur foi et que 7679 églises ont été fermées ou détruites dans me monde. L’Afrique subsaharienne détient le triste record suivi par l’Asie centrale. Mais soyons vigilant car dans notre propre pays les coups de boutoir contre les chrétiens sont aussi en augmentation et des propos entendu récemment dans la bouche d’un député laisse rêveur puisque disait-il ce n’est pas l’islamisme qui est un danger pour la France mais bel et bien le christianisme !
Alors, portons la détresse de nos frères persécutés et notre inquiétude devant le Seigneur En priant et en criant avec Habacuc : « Combien de temps Seigneur vais-je appeler sans que tu entendes. ».
Dans le passage de l’Evangile de Saint Luc que nous venons d’entendre, Jésus semble vouloir nous décourager ! « Si vous aviez la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici, déracine -toi et va te planter dans la mer et il vous aurait obéi. Et « dites vous que vous êtes de simples serviteurs vous n’avez fait que votre devoir » C’est vrai qu’un quidam quelconque me dit cela, je lui tourne le dos et je vais voir ailleurs. Mais Jésus n’est pas un quidam quelconque. C’est Dieu lui-même qui me parle, alors que veux-t-il me dire. ? Oh je crois que c’est tout simple…
« Si tu comptes sur tes propres forces, c’est sûr que tu n’y arriveras jamais. Tu n’es pas Dieu ! Tu n’es pas tout-puissant. Par contre si tu abandonnes à l’Esprit Saint la direction des opérations, à tous les coups ce que tu entreprendras réussira » Peut-être pas immédiatement, peut-être ne verras-tu pas de ton vivant ta prière exaucée, mais l’horloge du cœur de Dieu n’est pas la même que celle qui découpe nos journées en heures, en minutes en seconde !
Il nous faut effectivement demander à Dieu que notre foi en Lui devienne de jour en jour plus solide, plus ferme, plus assurée. Mais dans le même temps il faut nous abandonner à sa volonté et accepter de ne pas toujours tout comprendre tout, tout de suite. Encore une fois nous ne sommes pas le « Tout-Puissant » !
Nous sommes de simples serviteurs de Dieu, source de tout Amour. Mais il veut avoir besoin de nous pour porter sa parole au monde qui la rejette. Un anonyme du moyen-âge a écrit, Dieu n’a plus d’oreilles pour écouter, mais il a nos oreilles, il n’a plus de bouche pour annoncer sa parole mais il à nos bouches, il n’a plus de pieds pour aller au-devant des êtres humains, il n’a plus de mains pour soigner, panser, secourir, mais il a nos mains.
Et de disons pas que nous n’en sommes pas capables… Il faut juste que nous nous mettions à son service avec le peu de foi que nous avons et il fera le reste. Il fera des miracles et pas nous, nous n’en sommes pas capables mais à travers nous il pourra réaliser de grande et belle chose à condition de le laisser faire.