Le dimanche des Rameaux nous fait entrer dans la Semaine Sainte qui
débouche sur la fête des fêtes chrétiennes, Pâques. Aujourd’hui nous avons dans la
liturgie de cette fête des Rameaux une sorte de synthèse de toute cette semaine qui
entre toutes est sainte. En effet nous avons commencé tout à l’heure par la
bénédiction des rameaux, et le rappel de l’accueil triomphal de Jésus à Jérusalem…
c’est une anticipation de la fête de Pâques, le triomphe du Seigneur Jésus
Ressuscité. Et puis nous avons entendu ce long récit de la Passion que nous
méditerons, à nouveau, le Vendredi Saint. Dans un instant nous entrerons dans
l’Eucharistie du Seigneur, celle-là même que nous fêterons le Jeudi Saint.
Si, en venant à la messe uniquement une fois par an, le jour des Rameaux,
pour avoir un brin de buit béni que nous mettrons dans nos maisons comme un grigri
porte bonheur, nous tombons dans un rite superstitieux. Cette tradition des Rameaux
n’a de sens que si nous nous unissons au Seigneur Jésus vivant sa Passion. Ne
nous trompons pas sur la royauté de Jésus. Il est Roi oui, mais ne l’est vraiment que
sur la croix, dépouillé de tout.
Ne séparons pas dans nos vies ce que nous unissons dans la liturgie : ces
rameaux dans nos maisons n’ont de sens que s’ils nous rappellent que nous
sommes chrétiens c’est à dire disciples du Ressuscité. Mettre notre brin de buis bénit
à la croix de Jésus dans notre maison nous empêchera alors de rêver à quelqu’un
d’autre que Lui. Il nous a montré le chemin à suivre pour avoir la Vie éternelle !
Nous sommes nombreux aujourd’hui à être venu le suivre. Car venir à la
messe le jour des Rameaux, c’est pour nous unir à Lui. Mais combien serons-nous
demain à le suivre sur le chemin du service lorsqu’il s’agira de prouver, par notre
manière de nous comporter dans la vie politique, sociale économique, familiale, que
nous sommes disciples de Celui qui s’est fait serviteur de tous ? Nous sommes hélas
comme la foule de Jérusalem, versatile, inconstant. Un jour, heureux d’accueillir
Jésus dans nos vies et le lendemain capables de lui tourner le dos quand ce n’est
pas de le trahir, le renier le condamner… Les Rameaux sans la Passion, c’est se
tromper de bonheur : Jésus ne promet pas un bonheur facile. Si l’on prend le même
chemin que Jésus, tôt ou tard il nous faudra rencontrer la croix. Les rameaux sans la
Passion et sans Pâques, c’est passer à côté de l’essentiel.
Mais la Passion sans les Rameaux, ce n’est guère mieux ! Ce serait en effet
se complaire de manière malsaine dans la douleur. C’est l’amour du Christ qui
nous sauve et son amour pour nous va jusqu’à à la croix ! La croix du Christ
n’est notre fierté que parce que Jésus est vraiment Ressuscité ! Son chemin est
bonne nouvelle parce qu’il ne s’est pas arrêté au Golgotha !
Le croyons-nous ?