Ce passage de l’évangile de la Transfiguration doit nous être familier si nous avons l’excellente habitude de méditer le rosaire, depuis que le pape Jean-Paul II en a fait un mystère lumineux !

Nous pouvons nous prendre à rêver, je devrais peut-être dire plutôt à méditer…  en disant qu’ils ont eu bien de la chance ces trois-là de pouvoir être transportés dans le monde réel, le monde immatériel, le monde spirituel, le seul qui ne passera jamais. Ce monde surnaturel nous le contemplerons quand prendra fin notre pèlerinage sur cette terre de ténèbres à laquelle nous nous accrochons comme une moule à son rocher. L’éternité, c’est finalement notre transfiguration ! Mais il faut accepter d’être « détaché » de notre rocher !

Pierre, Jacques et Jean, les intimes, la garde rapprochée du Seigneur Jésus sont invités à gravir avec lui la Montagne. Dans la Bible la Montagne ce n’est pas l’endroit du divertissement, des sports d’hiver… la Montagne c’est le lieu de la rencontre avec Dieu, l’endroit idéal loin de l’agitation de la plaine pour que Dieu se manifeste. Lieu symbolique où Dieu parle.

Jésus conduit ses disciples sur une haute montagne. Mais avant d’arriver au sommet, d’atteindre la lumière de la Transfiguration, l’ascension éprouvante est nécessaire.

Ceux d’entre vous qui ont une expérience de la montagne, savent bien que pour parvenir au sommet il faut de l’entrainement, des efforts répétés. Mais quel ravissement lorsque l’on découvre des panorama sublimes à couper le souffle !

C’est ceci que les trois privilégiés ont découvert à la puissance mille ! L’aspect habituel de Jésus est changé. Sa face resplendit  » comme le soleil « . Son vêtement devient  » d’une blancheur fulgurante. La Transfiguration de Jésus que les disciples connaissaient bien et dont l’aspect, dans la vie quotidienne, ne différait pas de celui des autres leur apparaît soudain sous une forme nouvelle et glorieuse. Une expérience semblable peut se produire, dans notre vie intérieure.

 Il arrive dans notre vie que l’image intérieure de Jésus, devient à nos yeux, si lumineuse, si resplendissante, qu’il nous semble vraiment voir si je puis dire la gloire de Dieu sur sa face : « la beauté divine du Christ devient en quelque sorte pour nous un objet d’expérience » disait un prédicateur.

Il peut aussi se produire que d’une façon intense, fulgurante, la lumière intérieure donnée à tout homme venant en ce monde pour guider sa pensée et son action, s’intensifie et fasse découvrir la personne de Jésus Fils du Père éternel comme la seule figure attirante en ce monde et cette figure nous appelle, nous attire à Lui.

Enfin nous ne devons pas négliger la présence de Jésus dans tout homme toute femme que Dieu met sur notre route. Surtout quand il nous est donné de nous pencher avec compassion sur leurs souffrances :  ces femmes, ces hommes sont alors transfigurés en Jésus-Christ, mais pour cela il nous faut ouvrir en grand les yeux de la foi.

Auprès de Jésus apparaissent Moise et Elie. La Loi et les Prophètes. L’Ancien Testament, l’Alliance de Dieu avec son Peuple. Jésus s’entretient avec eux. Il ne vient pas pour « abolir mais accomplir » cette Alliance en une Alliance nouvelle et éternelle.

Et de quoi s’entretiennent-ils tous les trois ? De la Passion de Jésus. C’est de cela dont les trois disciples sont les témoins, sans que sur le coup ils comprennent bien ce qui se dit, ce qui se vit. Ils sont dans la joie de cette contemplation, de ce ravissement qui annihile en quelque sorte leurs sens, ils sont « ailleurs » ils ne touchent plus terre. « Restons ici » Plantons y trois tentes, établissons-nous sur ce sommet, loin des turpitudes, de la vie ordinaire. Mais voilà que la voix du Père se fait entendre : « Celui-ci est mon fils bien-aimé, mon Elu, écoutez-le »

Est-ce que vous vous êtes parfois poser la question de savoir pourquoi cette voix à quelques nuances près est la même qu’au baptême de Jésus ?  Pourquoi cette nuée lumineuse ? Faire une démonstration de force et de puissance, en quelque sorte de l’esbrouffe… vous allez voir ce que vous allez voir ! Non, ce n’est pas le genre de la maison ! C’est tout simplement pour appuyer avec insistance sur l’aspect impératif qui s’impose désormais aux Apôtres, aux disciples : « Ecoutez-le »

Ecouter, obéir à la Parole de Dieu, cela nous concerne nous aussi, prendre dans l’Evangile ce qui nous arrange et laisser de côté ce que l’on voudrait considérer comme désuet, d’un autre temps, de passer de mode est un danger qui nous guette tous. Relisons cette semaine le récit du baptême de Jésus et de la Transfiguration.