« J’ai vu la foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues » Je me suis arrêté cette année sur cette phrase de l‘Apocalypse pour nourrir ma méditation et vous en faire profiter.
Elle est à mon sens d’une très grande importance pour comprendre ce qui nous attend lorsque viendra pour nous le moment de franchir les portes de l’au-delà pour entrer dans la Vie éternelle. Dieu nous y attend, Amoureusement !
C’est là, au milieu de cette foule, que se trouve déjà, ceux et celles que nous avons aimés sur la terre. Nous continuons à les aimer, différemment bien sûr, sans le secours du contact physique qui nous permettait de communiquer avec eux, de les voir, de les toucher, de les sentir, de les étreindre. Aujourd’hui dans cette fête de la Toussaint, ce sont eux qui nous demandent d’élever nos âmes et nos esprits jusqu’à eux. Ou peut-être de nous laisser « happer » par l’Amour de Dieu.
Demain sera un autre jour et une autre fête ! Le 2 novembre, nous prions tout particulièrement pour ceux et celles de nos proches qui comme nous étaient pécheurs et ont encore besoin de se purifier pour rejoindre la foule immense d’aujourd’hui !
Saint Jean l’auteur du livre de l’Apocalypse nous décrit une vision, une vision « du futur déjà là » ! Sa vision passe nécessairement par le filtre de sa personnalité marquée par sa culture, mais surtout par son intimité avec le Christ. Dieu lui révèle ce qu’il advient après la mort physique du corps, des hommes et des femmes fidèles à l’Evangile. Dieu le lui révèle pour qu’il nous le transmette.
Quelques sectes, et parfois des chrétiens, en scrutant l’Apocalypse comme un grimoire de magie, font du fondamentalisme primaire. Il n’y aurait, selon eux, que très peu de gens pour entrer dans la vie éternelle. Cent quarante-quatre milles pour certains ! Bref, une bagatelle par rapport aux milliards d’êtres humains qui depuis que le monde existe se sont succédés et se succéderont encore longtemps sur la terre si nous ne la détruisons pas avant …J’ai envie de leur dire quel gâchis ! Dieu aurait créé pour gaspiller des milliards de vies humaines. Allons donc, ne confondons pas Dieu le Créateur et Satan la créature perverse qui a voulu se faire dieu ! Dieu notre Père n’est pas un sadique à notre image capable des pires bassesses.
Si Dieu nous a créés, c’est pour que nous ayons la vie et que nous l’ayons en abondance. Son cœur de Père tout aimant ne se réjouit nullement de voir ses enfants aller par égoïsme, lâcheté, orgueil à leur propre perte.
Ce qui nous dérange peut-être, c’est que dans cette foule il y a des gens de toutes nations, peuples et langues, races. Dieu, lui, ne fait pas de différence entre les hommes. Pour entrer dans sa Vie, Il ne demande pas de passeport. Il ne regarde pas la couleur de la peau, la taille, l’accent, les coutumes, la culture. La seule chose qu’Il nous demande, c’est : « As-tu aimé comme mon Fils te l’a montré ? » Et nous savons bien que Jésus nous à aimer jusqu’à donner sa vie, jusqu’à la dernière goutte de son Sang.
Aimer, « c’est tout donner et se donner soi-même ». C’est cela le chemin de la sainteté. Et c’est un chemin emprunté par une foule de gens à travers le monde. Hommes et femmes de toutes langues, peuples et nations. Hommes et femmes pas toujours volontaires pour le sacrifice ultime, mais hommes et femmes qui à l’exemple d’un Maximilien Kolbe, d’un Martin Luther King ou d’un Oscar Romero ont suivi le Seigneur Jésus jusqu’à accepter de mourir par fidélité à la Parole de Dieu.
Je pense qu’une multitude de saints dont les noms ne seront jamais inscrits au calendrier officiel de l’Eglise catholique ont certainement été très étonnés lorsque Dieu leur a ouvert les bras pour les faire entrer dans son Paradis.
Croyez-vous que Notre Père des cieux va envoyer roussir en enfer ou moisir au purgatoire des hommes, des femmes qui ont donné leur vie pour que nous vivions aujourd’hui libres sur cette bonne terre de Sologne. Ils étaient inscrits dans un parti politique où l’on professait l’athéisme ? Et alors ! Croyez-vous également que Dieu tourne le dos à des femmes et des hommes qui n’ont pas réussi à vivre une fidélité conjugale sans faille ? Ils ont vécu jusqu’à l’héroïsme leur engagement pour la paix, la justice sociale, cela leur a valu les pires avanies. Est-ce que l’engagement pour le service de leur frère et sœurs en humanité sera totalement gommé sous prétexte qu’ils ont eu quelques faiblesses ?
Voyez-vous, nous avons tous les uns et les autres une fâcheuse tendance à nous mettre à la place de Dieu. Nous lui dicterions presque ce qu’il devrait faire. « Celui-ci, Seigneur, tu peux l’accueillir, mais celle-là certainement pas ! »
Laissons donc Dieu être notre seul juge. De la manière dont tu auras jugé tu seras jugé ! L’unique mesure que Dieu utilise pour juger est celle dont nous nous serons servis pour les autres.
Alors si nous voulons rejoindre la foule immense des bienheureux qui chantent autour du trône de la Sainte Trinité, aimons nos frères, même ceux dont la tête ne nous revient pas. Pardonnons les misères que l’on nous a faites. Rendons le bien pour le mal, c’est l’unique manière d’accumuler des charbons ardents sur la tête de nos adversaires.
Et fixons nos regards sur le Christ Jésus c’est ainsi qu’il nous invite à gravir avec lui le Mont des Béatitudes.