« La Paix soit avec vous ! » Dans cette petite séquence de l’Evangile saint Jean, Jésus salue ses disciples en leur souhaitant la Paix. Ils en avaient bien besoin après les tribulations de la Passion. Le Christ ressuscité nous salue également de la même manière maintenant puisque nous sommes venus pour célébrer l’Eucharistie c’est-à-dire pour vivre sa mort et sa résurrection. En êtes-vous convaincus ? Non seulement Jésus nous dit : « La Paix soit avec vous » mais il ajoute pour chacun des Thomas que nous sommes : « Cesse d’être incrédule, sois croyant… heureux ceux qui croient sans avoir vu » Et là, c’est bien notre cas !
C’est en ce deuxième dimanche de la résurrection du Seigneur que l’Eglise célèbre la fête de la Divine Miséricorde. C’est la fête du cœur de Dieu. Il est Miséricorde. Comme il lui tarde que nous en prenions conscience pour que le monde de ténèbres dans lequel nous nous enfonçons se tourne enfin vers la Lumière. Il y a urgence à quitter la culture de mort qui s’abat sur notre époque. Partout il n’y a que bruit de guerres, d’assassinats, de révoltes, de destructions massives. De quoi effectivement sombrer dans le pessimisme le plus noir. Mais ce ne serait pas une attitude chrétienne.
Le 2 avril 2005, le saint Pape Jean-Paul II entrait dans la joie du Christ ressuscité. Il y retrouvait Sœur Faustine, une religieuse de Cracovie qu’il avait canonisée le 30 avril 2000. Le Pape François vient de les rejoindre, lui qui avait ouvert le jubilé de l’Espérance.
Faustine est une religieuse qui ne brille ni par des titres universitaires, ni par une noble naissance, ni par une grande culture. Elle est sans instruction. Juste bonne à tenir la porterie du couvent, à faire la cuisine et le jardin. Eh bien c’est cette jeune femme-là que Jésus a choisi pour alerter notre époque sur l’urgence qu’il y a à la conversion. Jésus n’a pas fait appel à un cabinet conseil en recrutement pour trouver la personne idoine pour diffuser son message… Ses critères ne sont pas tout à fait les nôtres ! Saint Paul nous a averti : « Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion les sages ; ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion ce qui est fort ; ce qui est d’origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n’est pas, voilà ce que Dieu a choisi, pour réduire à rien ce qui est ; ainsi aucun être de chair ne pourra s’enorgueillir devant Dieu. »
Le futur Jean-Paul II connaissait le message de Sœur Faustine et, lorsque pendant la guerre il est ouvrier à l’usine chimique Soval, il s’arrête chaque soir pour prier sur sa tombe.
Jean Paul II souligne l’importance des révélations de Jésus à sœur Faustine. Celles-ci n’ajoutent rien à l’Evangile mais elles nous incitent à prendre enfin l’Evangile au sérieux et à le vivre en profondeur. Ce que Faustine rapporte sur la Divine Miséricorde a une portée universelle. Nous sommes bel et bien dans le Mystère Pascal : « Le mal ne remportera pas la victoire. Le bien est en définitive victorieux de la mort. La vie triomphe toujours de la haine » et c’est bien parce qu’il est conscient de sa défaite que le démon se déchaîne et fait tout pour entraîner le monde dans le chaos. « Résistons-lui avec la force de la foi »
Jean Paul II, lors de l’Homélie de la fête de la Divine Miséricorde en 2001 disait : » Le message de Faustine constitue la réponse adéquate et incisive que Dieu a voulu offrir aux hommes de notre temps marqué par d’immenses tragédies. Jésus a dit un jour à la sœur : « L’humanité ne trouvera pas la Paix tant qu’elle ne s’adressera pas avec confiance à la miséricorde divine. » Et le Pape poursuivait en disant que la miséricorde divine est le don pascal que l’Eglise reçoit du Christ ressuscité et qu’il offre à l’humanité à l’aube de ce 3ème millénaire.
Si nous ne voulons pas désespérer de nos gouvernants et de ceux qui détiennent l’avenir de la planète entre leurs mains, prenons cette dévotion à la divine Miséricorde au sérieux. Elle n’est pas secondaire disait le Pape Benoit XVI en célébrant cette fête le 23 avril 2006. Et pour que nous nous décidions à nous tourner vers Jésus Miséricordieux, le Pape François a décrété une année jubilaire extraordinaire de la divine Miséricorde le 8 décembre 2015. Il vient d’entrer dans le cœur miséricordieux de Celui qui l’a appelé à l’Apôtre Pierre.
Il y a péril en la demeure du monde, tournons-nous donc résolument vers le Christ ressuscité et disons-lui tous ensemble : « Jésus j’ai confiance en toi ».