« Les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur… »
Joseph et Marie sont encore à Bethléem c’est-à-dire à 8 kms du temple de
Jérusalem. Ils viennent pour respecter les prescriptions juridiques de la Loi de Moïse.
Il s’agit de la purification rituelle de la mère qui selon la Loi mosaïque devait
s’accomplir 40 jours après la naissance de l’enfant pour marquer la fin de l’état
d’impureté dû à l’accouchement. De plus il fallait également racheter tous les
premiers nés.
A l’origine tout premier né de l’homme et du bétail était consacré au Seigneur
et les petits de l’homme devait servir dans le Temple. Puis avec le temps il y aura
une évolution et le premier né sera racheté selon la fortune des parents !
Pour faire le trajet Bethléem-Jérusalem la distance n’est pas extraordinaire. A
l’époque on ne marchait pas pour garder la forme mais pour se déplacer, tout
simplement ! On peut donc supposer que les parents de Jésus ont fait l’aller-retour
dans la journée ! Contrairement à un autre aller-retour entre leur domicile de
Nazareth et le Temple e Jérusalem où là, il faudra plusieurs jours de marche pour
effectuer les 145 kilomètres ! Là Jésus est tenu dans les bras de sa mère, à un mois
et demi, il ne pas s’échapper ! Douze plus tard dans ce même Temple de Jérusalem,
Jésus retrouvé après son escapade fera remarquer à Marie et Joseph, qu’il se doit
d’être aux affaires de son Père !
Dans le Temple, il rencontre un homme que la tradition nous dit être un
vieillard…Syméon. L’Evangile lui, dit simplement que c’est un homme juste et
religieux et l’Esprit Saint est sur lui. Il est dans « l’Attente » » de la consolation
d’Israël. C’est-à-dire qu’il vit dans « l’obscurité de la foi ». Il vit en venant au Temple
dans « l’espérance » de voir jaillir la lumière. Ceux qui le peuvent et qui ont un peu
de temps, je les invite à aller lire ou relire les chapitres 40 et suivants d’Isaïe. Ils sont
appelés le livre des « Consolations ». Les Consolations, le Salut attendu par les Juifs
a un nom : c’est le Messie. Voila ce que Syméon attend, voilà ce qu’il espère.
Frères et sœurs, chers amis, est-ce que nous aussi nous ne vivons pas
aujourd’hui dans l’obscurité ? Est-ce que nous ne sommes pas dans l’attente d’être
consolé des multiples désagréments que nos nombreuses failles, nos multiples

limites, en un mot notre péché nous fait vivre ? Est-ce que notre Foi est alimentée
par l’espérance de voir dès ici-bas quelques rais de la Lumière du ciel ?
Si Dieu le veut et si nous sommes disposés à recevoir la grâce donnée à
ceux qui espèrent peut-être pourrions-nous, comme Syméon, quand nous tiendrons
le corps du Seigneur Jésus entre nos mains pouvoir nous dire avec certitude « Nunc
dimmitis ». Et s’il plaît à Dieu, de pouvoir bénéficié d’une grâce similaire à celle faite
à Blaise Pascal par exemple. Lors de la nuit dite de Feu du 23 novembre 1654 il
vécut une expérience mystique dont nous avons quelques bribes dans le billet qu’il a
écrit et cousu dans l’ourlet de son manteau : « Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu
de Jacob, non des philosophes et des savants. Certitude, Sentiment. Joie.
Paix, Dieu de Jésus Christ… »
Dans le Temple ils rencontrent également une femme, une veuve qui répond
au nom de Anne et nous dit Luc elle est prophétesse. Ce n’est pas un détail
anecdotique, car elle est la cinquième et la dernière des femmes de l’Ancien
Testament à être citée comme prophétesse ! Je me suis longtemps demandé
pourquoi l’évangéliste qui n’écrit au hasard avait pris le soin de nous préciser qu’elle
était veuve depuis 7 ans et qu’elle avait atteint l’âge respectable de 84 ans. Sans
sombrer dans la numérologie en y regardant de près, on remarque que si nous
multiplions 12 (les douze tribus d’Israël- le peuple élu) par 7 (les sept dons de l’Esprit
Saint) on obtient 84. Et l’Esprit Saint n’est pas réservé au peuple élu, il est donné à
toutes les nations, à la terre entière, au monde entier.
Anne n’est pas dans le Temple pour jouer les diseuses de bonaventure, ce
n’est pas une cartomancienne, c’est une prophétesse, elle annonce comme Syméon
le Salut, la Rédemption. Elle est au Temple dans le jeûne et la prière et la
supplication. Elle est, elle aussi dans l’attente elle vit dans l’espérance. C’est une
femme mue par sa foi.
Chers amis, et nous ? J’ai envie, pour finir de vous poser la question que le
Père Jacques Loew aurait voulu poser le matin en rencontrant ses frères et sœurs de
l’Ecole de la Foi qu’il avait fondée à Fribourg, : « Comment va ta foi ? » C’est plus
chrétien et cela a plus de sens que le banal ‘ « Comment tu vas ? » dont attend
aucune réponse !
Oui, comment va votre Foi ?