» Au terme de sa vie terrestre, Marie a été élevée en son corps et en son âme à la gloire du ciel« .

            C’est ainsi qu’ a été défini le dogme de l’Assomption de la Vierge Marie par le Pape Pie XII en 1950.

Qu’est-ce que cette gloire du Ciel dans laquelle est le Seigneur Jésus Ressuscité ? Tout simplement, si je puis dire, être dans la Lumière de Dieu qui nous pénètrera tous jusqu’à la dernière fibre de notre âme la réunissant à notre corps totalement transformé, renouvelé.

Pour y parvenir il nous faut courir la course de la vie. Chacun selon ses capacités. Et Marie a couru la sienne à la perfection, sans faute ce qui lui a obtenu la médaille d’or que personne ne pourra lui ravir.

           . Dans cette gloire Marie est donc pleinement elle-même rayonnante dans le mystère de sa maternité divine. Mais si nous la nommons aussi mère de tous les hommes, c’est parce qu’Elle est la première d’entre nous sur le podium. Marie c’est la femme choisie par Dieu pour venir à la rencontre de notre humanité. Cette mission unique et particulière méritait bien quelques privilèges que très tôt les chrétiens lui reconnurent.

                     L’Evangile de Luc nous renseigne succinctement sur sa mission de mère du Christ. Nous connaissons tous ces textes :  l’Annonciation, la Visitation, la fugue de Jésus à 12 ans retrouvé dans le Temple de Jérusalem. Vingt ans plus tard elle est aux Noces de Cana, puis on suppose qu’elle suit de plus ou moins près le ministère de Jésus, « ta mère et tes frères sont là dehors qui te réclament ». Puis elle est transpercée de douleur au pied de la croix. Enfin une dernière fois elle est au Cénacle le jour de la Pentecôte au milieu des apôtres.

          Par contre, sur la fin de sa vie terrestre nous n’avons aucun écrit, aucun document, aucun renseignement, aucun reportage. Rien !  Une tradition ancienne dit seulement qu’elle a terminé ses jours à Smyrne, dans l’actuelle Turquie, en compagnie de l’Apôtre Saint Jean à qui elle avait été confiée par Jésus

            Mais qu’il me soit permis de glisser ici une petite touche historique puisque nous sommes dans cette église royale saint Louis de Chambord. Nous avons dans la Chapelle qui fait face à celle de la Vierge une tapisserie représentant le Vœu de Louis XIII. Sans entrer dans les détails et les querelles de spécialistes retenons seulement que le Roi, peut-être conseillé par Richelieu édicte une ordonnance le 10 février 1638 dans laquelle il déclare, je cite : « prendre la très sainte et glorieuse Vierge comme protectrice spéciale de notre Royaume, nous lui consacrons notre état, notre couronne, nos sujets » Le 13 février 1638, le Roi Louis XIII consacrait le Royaume de France à la Vierge Marie en enjoignant à tous les évêques archevêques, curés de son Royaume de célébrer la Vierge Marie le 15 Août dans tous le Royaume de France

Et, en la fête de l’Assomption de la même année 1638, une messe solennelle « en grande pompe » dit le texte est célébrée en présence du Roi. Au moment de l’élévation, la main droite à hauteur de l’hostie Louis XIII voue son Royaume à la Vierge Marie.

Pour ceux et celles que cela intéresse vous pouvez vous reporter à un article bien documenté dans la revue de l’histoire de l’église de France.1937.

            Pourquoi cette incursion historique ? Tout simplement parce qu’entre la Vierge Marie et la France il y une histoire qu’il ne faudrait peut-être pas jeter aux oubliettes si nous voulons continuer à bénéficier du titre de France fille ainée de l’Eglise, et surtout continuer a bénéficier de la protection de la Très Saint Vierge.

            En cette fête de l’Assomption peut-être pourrions individuellement, ou en famille renouveler notre consécration à la Vierge Marie.

            Ce n’est pas de la mariolâtrie comme je l’ai entendu très souvent, mais tout simplement dans une démarche d’humilité reconnaître que si Dieu a voulu avoir besoin d’elle pour prendre un corps semblable au nôtre et nous sauver, peut-être pourrions reconnaître que pour aller dans la gloire du ciel, le plus sûr moyen, c’est de passer par le même canal :.  « Pour aller à Jésus, allons chrétien, allons par Marie… » faisait chanter Saint Louis Marie Grignon de Montfort à la Vendée qu’il évangélisait au XVIIème siècle. Sans reprendre les accents quelque peu surannés de ce cantique, peut-être pourrions-nous en adopter la philosophie.            Bonne fête de l’Assomption à tous.