Ce dimanche 30 juin 2024, 13ème dimanche du temps ordinaire ne sera pas pour nous en France un jour ordinaire !  Nous sommes appelés à aller voter pour élire la Chambre des députés. Chaque catholique doit se sentir concerné par la politique de notre pays, Le saint pape Paul VI disait en reprenant une expression de Pie XI que la politique est la plus haute forme de la charité pour un chrétien laïc. Entendons bien par politique « du grec Polis = la cité » l’art de bien administrer la cité. C’est-à-dire se mettre au service des hommes et des femmes qui demeurent à côté de nous. Cité qui donne le mot citoyen. Administrer la cité où vivent les citoyens pour les servir et non se servir ou s’en servir. Nous avons donc, si nous prenons le temps de réfléchir, les uns et les autres des outils de discernement et, lorsque l’on est chrétien, l’Evangile est le pilier central sur lequel doit reposer notre discernement.

            Les députés nous représenteront. Ils ne sont pas élus pour servir des intérêts partisans mais pour prendre soin de la vie de tous. En cette période incertaine et troublée pour notre pays, il est bon de prendre un peu de recul et de nous laisser interpeller par la Parole de Dieu de ce dimanche ! Que nous dit-elle ce matin ?

            « Dieu est le Dieu de la Vie » C’est une Bonne Nouvelle que nous connaissons mais qu’il est plus que jamais nécessaire de rappeler.  Le livre de la Sagesse dans la première lecture nous rappelle que Dieu ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. Retenons pour guider notre réflexion que Dieu, le Dieu de Jésus-Christ, nous a créé pour l’incorruptibilité, nous sommes créés à sa propre image. Nous ne pouvons souhaiter la mort de personne. Nous avons le devoir de défendre la vie, en étant avant tout attentifs à ceux qui n’ont aucune arme pour se défendre dans la vie, en commençant par l’enfant à naître et en poursuivant notre attention jusqu’au vieillard grabataire, la vie des plus faibles, des petits, des improductifs, des sans grades, devrait être au cœur des préoccupations de nos futurs élus.

            Si nous éliminons Dieu de nos vies, si nous lui interdisons l’accès à la porte de notre cœur, de notre âme, il est alors normal que l’ennemi vienne subrepticement. C’est un loup déguisé en brebis. Il est poussé par à sa haine de Dieu et de tout ce qui appartient à Dieu. Il ne pense qu’à détruire, à diviser (d’ailleurs diabolos c’est celui qui jette de travers, qui divise) C’est le menteur. Ne lui donnons pas prise sur nos vies, sur notre avenir, sur notre maison commune pour utiliser une expression du Pape François. C’est-à-dire sur la vie et le destin de notre pays. Il est peut-être bon de nous rappeler les paroles du Pape Jean-Paul II lors de sa visite au Bourget : « France fille ainée de l’Eglise qu’as tu fais des promesses de ton baptême ? »

            L’évangile de ce jour de ce point de vue est riche d’enseignement car Jésus nous explique en actes le désir de son Père :  voir les hommes et les femmes se lever pour vivre ! L’Homme est un être debout qui ne doit se coucher devant aucune idéologie !

            Nous avons là deux récits qui s’entrelacent pour nous montrer dans l’un et dans l’autre la vie qui revient de manière miraculeuse chez deux femmes, l’une en pleine force de l’âge mais incapable de donner la vie à cause de son infirmité et de l’autre une fillette qui est morte mais revient à la vie à l’âge de la puberté, c’est-à-dire à l’âge où elle est en capacité de donner la vie !

            Autre point commun entre les deux femmes, c’est la foi dans la capacité de Jésus à rendre la vie. Dieu est donc bien du côté de la vie et non de la mort, du chaos, du nihilisme. Quel courage la première a dû avoir pour affronter la foule et venir toucher la frange du manteau de Jésus. Quelle audace pour ce chef de synagogue, un juif donc, pour venir implorer Jésus de guérir sa fille.

            C’est un encouragement à ne jamais désespérer si nous mettons notre confiance en Dieu, si nous avons foi dans sa Parole de Jésus qui est la Vie.

            Oui, puissions-nous entendre Jésus nous murmurer « ta foi t’a sauvé » !