Qu’est-ce que le Royaume des Cieux ? Où est-il ? Comment est-il ? Et surtout qu’est-ce que l’on y fait ? Autant de questions qui taraudaient les contemporains de Jésus. Autant de questions qui continuent de nous intriguer ! Certains pour régler le problème à leur manière décrètent du haut de leur superbe que le Royaume des Cieux n’existe pas. Ce serait, disent-ils, une invention des esprits faibles et angoissés pour rassurer les hommes confrontés à leur propre finitude.

            Pour découvrir le royaume de Dieu ou des Cieux – c’est la même chose-, il n’est pas nécessaire de scruter avec les télescopes géants de Nançay les profondeurs des différentes galaxies connues à ce jour. Le Royaume de Dieu est en nous, il est au milieu de nous. Dieu n’est pas lointain, Dieu n’est pas hautain, Dieu n’est pas incertain. Il est proche, il est humble, il est sûr.

Le Pape François lors d’un Angélus en 2016 disait à la foule des pèlerins « Certes, le royaume de Dieu s’étendra sans fin au-delà de la vie terrestre, mais la belle nouvelle que Jésus nous apporte est que nous ne devons pas attendre le royaume de Dieu dans le futur : il s’est approché, d’une certaine façon il est déjà présent et nous pouvons dès maintenant faire l’expérience de sa puissance spirituelle. Le royaume de Dieu est au milieu de vous, dira Jésus. Dieu vient établir sa seigneurie dans notre histoire, dans l’aujourd’hui de tous les jours, dans notre vie ; et là où elle est accueillie avec foi et humilité germent l’amour, la joie et la paix. »

            Jésus nous invite aujourd’hui à découvrir dans cette page d’Evangile, comment faire pour vivre dans le Royaume des Cieux.  Il le fait avec deux petites paraboles qui, nous incitent à nous mettre au jardinage ! Pour vivre éternellement de la vie même de Jésus et ne pas être séparé de Lui il va nous falloir jardiner ! Bêcher, sarcler, biner, tailler, semer, arroser sont des verbes familiers aux jardiniers.  Et laisser pousser ! Sachant que « Le blé qui lève ne fait pas de bruit » selon une formule de Claude Levi Strauss que reprenait à son compte le Cardinal Marty.  En poursuivant la métaphore, repérons les outils dont nous avons besoin pour laisser grandir en nous le Royaume de Dieu.

            Le terrain c’est notre cœur. Quand nous naissons, il est totalement vierge de mauvaises herbes. Quand les parents sont bien informés des vérités de la foi chrétiennes contenues dans l’Evangile, ils font baptiser leur enfant sans trop tarder. Ils lui permettent ainsi de commencer à vivre de la grâce que Dieu ne refuse pas à ceux qui se mettent sous on regard. Et pour éviter le chiendent, les liserons et autres mauvaises pousses, il est urgent de commencer à mettre la bonne graine de la prière. Le signe de la croix chaque matin et chaque soir, les premiers balbutiements du Notre Père, le Je vous Salue Marie.

            Les mauvaises herbes poussent plus vite que les bonnes graines. Vous le savez bien. C’est pourquoi il nous faut être vigilant en empêchant que se développe nt de mauvaises habitudes. Une âme qui ne prie pas, qui ne se nourrie pas régulièrement des sacrements de l’Eucharistie, qui s’éloigne de la vie de l’Eglise est une âme qui s’anémie, s’étiole et peu à peu risque la mort. Ce n’est pas cela que nous voulons j’espère.

L’environnement idéal à l’épanouissement du Royaume de Dieu commence par jeter dans cette terre fertile les premières semences de la Parole de Dieu. L’éveil à la foi, puis le catéchisme au cours duquel on reçoit Jésus dans son cœur pour la première fois.

Vient ensuite le moment de prendre soi-même ses responsabilités en disant je suis capable de dire : « Je crois en Dieu ».  Je crois en son Royaume, je crois en son amour. Je crois qu’Il est venu vivre et mourir sur cette terre par amour pour moi. Je crois qu’il est ressuscité des morts pour me montrer que moi aussi je ressusciterai. Je crois qu’il est dans la lumière où il est allé me préparer une place pour que je sois avec Lui pour vivre de sa vie éternellement. Je crois qu’il ne me laisse pas seul pour me débrouiller et qu’il m’a envoyé son Esprit Saint.

 Et tout cela c’est l’Eglise qui me l’enseigne. Cette Eglise qui accueille aujourd’hui ceux qui croient en Jésus, le Fils de Dieu bien évidement mais qui doit être cet hôpital de campagne du pape François, accueillante à tous les malades, les éclopés, les borgnes les aveugles, les mutilés, les blessés de la vie, bref les pécheurs que nous sommes tous sans exception.